Pouvez-vous nous décrire votre parcours antérieur dans le secteur médico-social ?
- Avez-vous toujours travaillé dans le secteur médico-social ?
Oui, depuis 11 ans.
- Quels types de postes y avez-vous occupés ?
J’ai commencé en 2001 à la DDASS des Yvelines en tant qu’inspectrice contractuelle : je m’occupais des signatures des premières conventions tripartites, des campagnes budgétaires des EHPAD et des contrôles qualité des établissements.
C’était le début de la réforme de la tarification !
J’y suis restée deux ans.
Ensuite, j’ai été recrutée par le groupe GDP Vendôme-Dolcea, au siège, pour m’occuper des budgets des EHPAD du groupe sur le volet spécifique des sections soins et dépendance, puis en tant que contrôleur de gestion.
Après trois ans sur ce poste, j’ai passé une année au Ministère de la santé, toujours dans le secteur des EHPAD, sur la rédaction des textes règlementaires, l’élaboration et le suivi de l’Ondam médico-social.
J’ai ensuite quitté la région parisienne pour rapprochement familial et ai lancé une activité de consulting pour le compte de la société SECA Santé : j’ai créé la newsletter Pratiq’Ehpad et ai assisté les directeurs d’EHPAD pendant quatre ans sur tous les aspects de la gestion d’un EHPAD : qualité, budget et juridique.
Après plus de dix ans d’expérience dans le domaine très spécifique des EHPAD, il était temps de plonger au cœur du métier, j’ai eu l’opportunité de rejoindre Les Opalines et voilà maintenant un an que je suis directrice de l’EHPAD Les Opalines – Foucherans.
- Pensez-vous que votre parcours vous a aidée à mieux appréhender ce métier et en quoi ?
Oui c’est certain !
La règlementation des EHPAD est très spécifique et très dense et la connaître est assurément un « plus » !
Pouvez-vous nous présenter votre profil de formation ?
- Quel est votre cursus universitaire ?
J’ai un DESS en droit de la santé.
- Quelles sont, de votre point de vue, les connaissances requises pour occuper un tel poste et assumer les missions y afférentes ?
Un minimum de connaissances en gestion de projet, un bon socle juridique et budgétaire, des notions de management !
En matière de compétences, quels sont, selon vous, les éléments clés de succès pour occuper ce poste ?
Mises à part les connaissances citées ci-dessus, le métier de directeur est un métier de communication et de relations humaines : communication avec les résidents, avec les familles, avec les partenaires extérieurs, avec les administrations de « tutelles »…
Un déficit de compétence budgétaire peut se rattraper, mais si on n’aime pas le contact, il ne faut pas être directeur d’EHPAD !
Qu’est-ce qui vous intéresse plus particulièrement dans ce métier et pourquoi avoir opté pour cette nouvelle orientation professionnelle ?
C’est un métier varié, riche en relations humaines, avec pour finalité le bien-être du résident.
Pouvez-vous nous présenter rapidement le profil de poste d’une directrice d’EHPAD ?
- En quoi consistent ses missions principales ?
Gestion du personnel, Suivi de la démarche qualité, suivi budgétaire, communication vers l’extérieur.
- Quels sont ses domaines d’activité ?
Ressources humaines, Gestion de la Qualité, Commercial, Contrôle de gestion, Juridique, Communication.
- Quelles sont les caractéristiques principales du rôle de directrice ?
Il faut aimer aller vite et être « touche à tout ».
Il faut se montrer disponible et ne pas avoir peur des responsabilités.
Pourriez-vous nous décrire une journée type de Directrice d’EHPAD ?
Non !! ça change tous les jours en fonction des priorités !
Je peux vous donner un exemple, vendredi dernier :
Arrivée à 8h30, point avec le personnel ASH qui voudrait décaler son planning du WE d’une ½ heure, visite impromptue d’une famille qui se renseigne pour l’éventuel placement de leur papa actuellement hospitalisé, validation de factures, signature de contrats de remplacement pour des absences de dernière minute dans le personnel soignant, participation à l’élaboration d’un projet de vie individualisé, préparation des affiches pour informer les familles de l’ouverture d’un salon de thé l’après-midi, déjeuner en salle à manger avec les résidents, relève pour connaître la situation générale de l’établissement et réexpliquer l’importance de vérifier les poches des vêtements des résidents mis au sale (la lingère a trouvé un appareil dentaire dans une poche de robe de chambre), classement des actions issues de l’évaluation interne pour en tirer un « pré-plan d’actions », accueil des familles en visite l’après-midi pour les informer de l’ouverture du salon de thé, discussion avec des familles, discussion avec des résidents, traitement du parapheur, point avec l’IDEC qui part en vacances la semaine prochaine, suivi budgétaire et analyse des indicateurs de gestion du mois passé ….
Départ à 18h30 (cela, sans compter les quelques dix coups de fil, et vingt échanges de mail avec le siège et les collègues directeurs !).
Pourquoi avoir fait le choix d’un établissement appartenant à un groupe privé, en l’occurrence SGMR ?
- Quels sont les avantages d’appartenir à un groupe ?
Un soutien très précieux du siège sur les aspects comptables, GRH, budgétaires.
La taille raisonnable du groupe m’a également séduite : nous sommes très proches de tous nos collègues du siège et nos supérieurs hiérarchiques sont également très accessibles : on sait que l’on peut les appeler en direct si on a un problème, ils sont très disponibles et viennent souvent dans nos établissements.
On se sent soutenus.
- Les éventuels inconvénients ?
Je n’en vois aucun !
J’ai connu les inconvénients d’appartenir à un groupe quand je travaillais pour un très grand groupe : on perd forcément son autonomie et on est obligé d’entrer dans un « moule ».
Ce n’est pas le cas aux Opalines : nous avons beaucoup d’autonomie, et d’ailleurs, il y a une grande diversité dans les profils des directeurs.
Nous bénéficions d’une confiance de nos supérieurs hiérarchiques, doublée d’un grand soutien, notamment de nos directeurs régionaux.
Pour ce qui concerne Les Opalines de Foucherans, cet établissement a ouvert ses portes en juillet 2012
- Pouvez-vous nous en dire plus : s’agit-il d’une création, d’une rénovation ou reconstruction d’un ancien établissement ?
Il s’agit d’une reconstruction – extension :
Les Opalines ont racheté l’établissement (appartenant à un privé indépendant) en février 2009.
Cet Ehpad était dans des locaux d’une ancienne clinique, il était donc prévu, dès le rachat, de reconstruire pour bénéficier d’un immeuble répondant aux normes d’accessibilité et offrant un confort hôtelier de standing.
La recherche du terrain, l’obtention des autorisations, et la construction nous ont permis d’emménager dans le nouveau bâtiment le 4 juillet 2012.
Cette reconstruction s’est accompagnée d’une extension de 15 lits nous permettant d’atteindre la capacité plus raisonnable de 75 lits (contre 60 auparavant).
- Pouvez-vous nous présenter rapidement la nouvelle structure ?
L’établissement est organisé de façon harmonieuse autour des espaces de vie : le rez-de-jardin est réservé à une unité protégée de 14 lits, les autres chambres sont réparties sur le RDC, le premier et le deuxième étage.
Toutes les chambres sont individuelles sauf deux chambres doubles réservées aux couples.
Toutes les chambres sont équipées de salle de bain adaptées.
Des salons d’étage et une grande salle à manger sont réservés aux repas, aux animations et à l’accueil des visiteurs.
Nous bénéficions d’espaces extérieurs paysagers et de deux terrasses.
- A-t-elle des spécificités et quelles sont-elles ?
Une salle de stimulation multi-sensorielle va bientôt être inaugurée et nous aurons au printemps un jardin thérapeutique.
En ce qui concerne l’ouverture d’un EHPAD
- Pouvez-vous nous donner quelques précisions sur le rôle de la directrice dans cette mission ?
Très appuyée par le siège sur tous les aspects de suivi de chantier, j’ai participé à la répartition des espaces (attribution des bureaux…), au choix des matériaux et couleurs, du mobilier…
Evidemment le gros travail était la préparation du déménagement des 60 résidents : organisation logistique, choix des chambres par les résidents, préparation du déménagement (transfert des résidents, du mobilier, des cartons…).
Tout s’est bien passé, dans un esprit plutôt festif, les résidents voyant cela comme une aventure !
- Diriez-vous que l’ouverture d’un EHPAD est une étape difficile, compliquée, passionnante... ?
Oui tout cela à la fois !
Le tout est de bien s’organiser longtemps à l’avance.
L’expérience de mes collègues ayant déjà déménagé a été très utile pour ne pas faire d’erreur et ne pas être surprise le jour J.
Ensuite, il y a bien sûr un petit temps d’adaptation pour les résidents et le personnel, mais dans l’ensemble ça s’est fait très vite.
Pour conclure, vous êtes une jeune directrice d’EHPAD
- Comment appréhendez-vous votre avenir dans cette fonction ?
Pour l’instant, je suis tellement bien dans mon poste que je n‘envisage pas de changement.
- Avez-vous des perspectives, des projets ?
L’avantage d’appartenir à un groupe est qu’il y a toujours des projets d’amélioration en cours et en tant que directeurs nous sommes associés régulièrement à ces projets.
Toutes mes attentes et mes envies de mouvement sont donc comblées !
Pour la suite, les perspectives d’évolution au sein d’un groupe existent toujours, nous verrons cela dans quelques années !
Infos pratiques :
Les Opalines Foucherans
37 Bis, Rue de Dole
39100 FOUCHERANS
Téléphone : 03 84 79 46 46
Web : http://www.lesopalines.fr