A-t-on encore le droit de vieillir en France ?

Les gériatres et gérontologues accusent

Publié le 16 février 2024

Le CNP de Gériatrie, la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG), la FFAMCO, l'Association Nationale des Médecins Coordonnateurs et du Secteur Médico-social (MCOOR), ClaroMed et l'Union des Gérontopôles de France s'inquiètent des propos discriminants et méprisants à l'égard du grand âge, qui circulent depuis la pandémie COVID et se multiplient depuis le début des discussions sur une loi autorisant le suicide assisté et/ou l'euthanasie en France.

Ces propos peuvent être qualifiés d'âgistes, du fait qu'ils portent un regard négatif sur les adultes âgés de notre société et souhaitent leur créer des obligations différentes des
citoyens adultes, et en particulier les convaincre de disparaître rapidement, uniquement du fait de leur âge.

Ces propos confondent Grand âge et dépendance. Alors que la longévité est une chance pour toute la société. Elle témoigne du fait que cette société permet à ceux qui y vivent de s'épanouir en bonne santé, afin de passer d'enfant à adulte, puis d'adulte à adulte âgé. Nous rappelons que 80% des plus de 80 ans en France vivent aujourd'hui autonomes à domicile.

Ces propos sont basés sur la peur de la dépendance, qui n'est pas liée à l'âge mais à la maladie, et sur la peur de la mort.

Ces propos s'appuient sur l'hypothèse d'une valeur différente des individus en fonction de l'utilité de chacun pour la société. Ils avancent ainsi l'idée que les plus âgés n'auraient pas d'utilité pour leurs proches, pour les associations auxquelles ils participent, le plus souvent bénévolement, pour les services qu'ils utilisent, pour l'économie qu'ils soutiennent, pour les savoirs, savoir-faire et mémoires qu'ils transmettent.

Ces propos réduisent l'humain à une utilité de production et de rentabilité pour la société française. Aujourd'hui ces propos s'en prennent aux plus âgés, et demain ?

Ces propos sont indignes des valeurs de la République Française. Ils vont à l'encontre de ses 3 piliers : la liberté (de choix), l'égalité (quels que soit l'âge ou la situation de chacun.e), la fraternité (soutien aux plus vulnérables).


Aujourd'hui, à l'époque des commémorations et des devoirs de mémoire et à l'heure où la France a perdu son plus grand défenseur de la vie, Robert Badinter, ne sait-on rendre hommage aux « utiles d'hier » qu'en leur proposant une mort anticipée ? Triste humanité pour le pays des Droits de l'Homme.




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